EPISODE I; You're All Weak ! feat. Sandy D. Henderson [TERMINE]

Le bâtiment en ruine, au fond de la casse.

Aujourd’hui était un jour commun, il n’y avait rien à faire, aucune action dans les alentours et je trouvais ça bien ennuyeux. Mais bien sûr, j’avais la possibilité de me reposer un peu et de profiter d’un instant au calme. Je me posais alors en compagnie de Haru et Jack sur le muret à moitié démolit du bâtiment en ruine. C’est un endroit que j’apprécie particulièrement car peu de personnes viennent ici en dehors de nous et Cyrielle.

En parlant de Cyrielle, je la voyais se diriger vers nous d’un pas tranquille. Je lui adressais donc un léger sourire aimable, sans plus en glissant un simple « bonjour » tout comme mes deux acolytes.

« - Alors, toujours avec tes deux larbins, Dray ? Lança la jeune femme.

Je tiquais légèrement, le fait qu’on traite mes deux amis de vulgaires larbins me déplaisais. Ca me dérangeais carrément, mais je ne fis aucun commentaire, comme à mon habitude. Me contentant de jeter au coup d’œil à chacun des deux.

- C’est mieux que rien. Répondis-je sans expression particulière dans la voix.

Je n’étais bien sûr pas sincère dans mes paroles, mais je restais sérieux. Tout ce que je disais dans le clan était bu comme de l’eau claire, ils étaient tous suspendus à mes lèvres.
Ou presque… Parce qu’il fallait qu’il se ramène celui là, tiens ! Quoique, ça m’arrangeais un peu que Sandy se comporte comme ça avec Cyrielle. Il me simplifie d’autant plus les choses. Le blond vint discuter avec la chef, j’écoutais sans me cacher, ce qu’il avait à dire serait peut être intéressant.
Sandy commença la discution tranquillement avant de reprocher à Cyrielle un plan qui avait foiré la veille. Tout ça avait été très mal agencé, il fallait l’avouer. Voyant Cyrielle quelque peu déstabilisée, je décidais de me lever avec Haru et Jack, m’approchant de mon pas fluide et légèrement chaloupé. Je regardais Sandy dans les yeux.

- C’est bon ? T’as finit ? Tu nous casse les oreilles avec tes reproches. Cyrielle s’est plantée, certes, mais elle a beaucoup de responsabilité et n’est pas infaillible. Personne ne l’est. »

Blah. blah. blah. Ca gars me pétait les oreilles - pour pas dire autre chose - avec ses paroles pré-faites. Monsieur sait tout, monsieur a tout fait dans sa vie peut être ? Nan mais franchement, là, il me saoulait. Pas par rapport à Cyrielle, même si je la défend, c’est pas parce qu’elle compte spécialement à mes yeux. J’en ai un peu rien à taper d’elle au fond, car je ne fais que me servir d‘elle. J’écoutais ses paroles sans vraiment l’écouter, je le fixais dans les yeux pour lui montrer qu’il ne m’intimidait pas et que malgré tout, je resterais sur mes positions.

« - Môsieur est mauvais joueur ? Tu m’apprendras pas la vie, il faut des sacrifices pour avancer mon vieux. Estime toi juste heureux de ne pas en faire partie.

Lorsque Sandy fit remarquer à Cyrielle qu’elle faisait de plus en plus de gaffes et que les autres n’aimaient pas ça, cette dernière décida de partir. J’eu un léger rictus amer. Elle était la chef, et elle s’écrasait comme ça face à lui ? C’est clair qu’elle n’a pas l’étoffe d’un Leader pour un clan aussi influant. Je soufflais doucement, agacé. Une fois qu’elle fut loin, je me mis à marmonner pour lui-même.

- Qu’Est-ce que je fous avec une chef qui s’écrase devant n’importe qui ? »

Ca pourrait facilement passer pour des paroles dues à l’agacement et non une remarque sincère. Néanmoins, le « n’importe qui » pourrait être très mal pris par le blond. Mais après tout, c’est pas mon problème, il allait devoir un peu mettre son égo de côté.

Sandy avait l’air contrarié. Je lui adressait un sourire empli d’ironie puis retournais m’asseoir en compagnie de mes sbires sur le muret. De là, j’observais toujours Sandy pour essayer de le cerner.

« - Pour une fois on est d’accord, déclara Sandy.

J’haussais un sourcil, possible qu’on soit d’accord. C’est rare, certes, mais c’est pas si important que ça. Si ? Personnellement, je m’en fiche. Depuis qu’on se connait avec Sandy, on passe notre temps à se faire des vacheries et à se contredire l’un l’autre. C’est comme ça depuis toujours, et je pense que ça n’est pas près de changer. On a des caractères semblables sur certains détails, mais on a des façons de raisonner complètement différentes. On n’a jamais été capables de se mettre d’accord sur un sujet. JA-MAIS.

Il me dit qu’on n’a pas besoin de faire de sacrifices pour avancer car on est assez malin pour l’éviter et on n’est pas tous des sauvages. Je pouffais de rire. Oui, je me moquais ouvertement et alors ? Il a l’habitude il va s’en remettre. Il doit pas être à ça près après tout.

- Tu me fais rire, mec. Vraiment.

Oh oui, je suis insolent. Et en plus j’adore ça <3. Je regardais Haru et Jack un instant avant de reposer mon regard sur la personne de Sandy. Je le fixais dans ses yeux bleus, le contraste était net entre lui et moi. Physiquement, on est vraiment deux opposés… Tout comme dans nos façons de penser.
Moi je fais tout par le bluff et l’opportunisme alors que Sandy, lui, est beaucoup plus franc.

- Pourquoi tu restes si loin ? T’as peur que je te morde ? Bien que je ne me gênerais pas pour le faire si ça me démange. »

Dans « d’autres circonstances » ? Je commençais à vraiment me poser des questions, là. Pourquoi il faisait allusion à ça maintenant, surtout en s’adressant à moi. MOI, quoi. En plus il me souriait avec son air de sainte nitouche, je commençais à me dire que ce gars n’est pas net…
Haru et Jack furent appelés par Cyrielle, ils durent donc obéir et aller en tournée dans les rues. Ils me chuchotèrent quelque chose au creux de l’oreille et, comme à mon habitude, je leur dit de faire attention et de prendre soin d’eux afin de me revenir entiers. Je reposais mon regard sur Sandy afin de lui parler.

« - Pourquoi tu me parles de ça ? Tu rêves de moi ? Demandais-je avec un petit sourire en coin.

J’avais envie de l’embêter aujourd’hui, pas forcément en était méchant, mais j’étais d’humeur taquine. En même temps, même si on se lance des piques, avec Sandy on n’est jamais bien méchant entre nous. Je pense qu’on s’est imposé des limites inconsciemment. Malgré tous les conflits, Sandy ne m’a jamais rien dit de particulièrement blessant en soit, en je ne pense pas l’avoir fait non plus.

- La rage ? Voyons ça… C’est vrai que tu pourrais sûrement pas être soigné. Ca serait dommage qu’on doive te dire adieu.

Je lui adressait un sourire, le genre de sourire qui fait qu’on ne sait pas trop à quoi se fier. Un mensonge ? Une vérité cachée ? Débrouillez vous, je démissionne là.

- Enfin, j’imagine. »

« - Rien que le fait de me trouver dans tes pensées, c’est inquiétant !

En riant, Sandy vint s’asseoir à côté de moi sur le muret. Était-ce la présence de Haru et Jack qui le dérangeait ? Car ce n’est que maintenant que ces deux là sont partis que Sandy se décide à vraiment s’approcher et même s’asseoir à côté. C’est vrai que mes deux acolytes auraient regardé d’un mauvais œil cet « ennemi » potentiel venir s’asseoir juste à côté de moi. Mais ils ne l’auraient pas mangé.
Enfin peu importe. Sandy dit que je m’ennuierai sûrement sans lui car personne d’autre ne me tiens tête, je devais donc avouer que je trouverais la vie chiante.

- Ou il y aurait un chiant de moins dans ma vie. T’en fais pas j’arriverais à m’en sortir sans toi. C’est adoraaaable de te préoccuper de mon bien être, « maman ».

Maman… En fait je dis ça mais je ne sais pas vraiment ce que c’est d’avoir une mère comme les autres puisque la mienne payait des gens pour m’assumer à sa place. Evidemment, mes paroles avaient un ton ironique.

Je croisais son regard, il révélait un certain éclat empli de malice. C’était beau. Mes yeux à moi sont noirs et mon regard est beaucoup moins malicieux, on m’a déjà dit que mon regard est plutôt ténébreux.

- Qu’Est-ce que tu cherches ? Que veux-tu obtenir de moi de cette façon ?

Je glissais ma main dans la poche de mon jean et en sortit un paquet de cigarette. Je m'en pris une, l'allumais et remit le briquet dans le paquet avant de l'envoyer directement dans les mains de Sandy. Il ne restait plus qu'une clope maintenant que j'en avais pris une, ça ne me faisait rien de la lui passer en sachant que j'en récupérerais une plus tard.

- Elle s'appelle revient. »

« - N’oublies pas que j’ai des amis qui en avaient des mères, moi.

Gros sous entendu : « T’as pas d’ami. », c’est vrai que Sandy traîne quasiment toujours seul contrairement à moi qui suis toujours accompagné, et même la nuit… Surtout la nuit ! Je roulais légèrement des yeux, dans le genre « Tu vois où je veux en venir. ». C’était pas sympa, mais c’est chacun pour sois.
Lorsqu’il eu le paquet en main il me fit une petite remarque, je pouffais légèrement de rire avant de répliquer :

- Ce n’est pas un cadeau, juste un prêt. Nuance. C’est pas encore Noël, très cher.

Très cher, le surnom ironique de base. Je me fanais moi-même par moment. Mais ça servait tout de même à ponctuer la phrase un petit surnom ironique dit sur un ton frôlant l’insolence qu’on me connait tant, surtout lorsque je me trouve à proximité de Sandy. J’avais comme un radar, lorsque Sandy s’approche, j’ai comme certains reflexes qui se mettent en marche et j’y peux rien.

- Là tu m’offense, mettrais-tu en doute ma parole de gentleman ?!
- Bien sûr, puisque je sais éperdument que tu n’en n’es pas un. »

Ca, c’est fait. J’eu un léger sourire, toujours aussi sûr de moi. Je profitais de ma cigarette en regardant autour de moi. Je posais ensuite mon regard sur Sandy, encore une fois. Je l’observais dans ses moindres expressions ou mouvements. Il faut s’y faire, j’ai l’habitude d’observer les gens en les fixant à moitié, ce qui peut se révéler très stressant : mais c’est pas mon problème.

Je fus grandement satisfait de constater que je lui avais cloué le bec puisqu’il n’avait émise aucune réplique sur le coup. Je ne dis rien, mais j’étais clairement ravis d’avoir réussit mon coup mais je me crispais légèrement en entendant une voix féminine : « Sandy Chou !! ». Putain, on peut jamais être tranquilles, il y a toujours une chieuse pour s’incruster. Je restais extérieurement indifférent, me concentrant sur ma cigarette : je n’avais pas spécialement envie de l’écouter parler comme une cruche avec Sandy. J’ai ma dose, merci.

« - Mon petit cœur.

Je soupirais en silence, agacé. Pourquoi j’étais agacé ? Je ne sais pas vraiment, c’est juste comme ça : elle me sort par les yeux, c’est tout. Elle demanda à Sandy où il était depuis hier tout en le surnommant « poussin ». Je lançais une œillade moqueuse en direction de Sandy. J’étais toujours remonté, mais je ne le montrais pas, je ne laissais aucun signe extérieur apparaitre. Cette fille était tout simplement RI-DI-CULE. Sandy répondit qu’il ne fallait pas compter sur lui car il n’était que rarement présent.

- Mais tu me manque !

Je lâchais ma cigarette qui s’écrasa sur le sol, je toussais un peu ayant avalé trop de fumée en entendant ça. Ca ne me plaisait pas du tout, mais alors pas du tout. Je lui lançais un regard noir sans que Sandy ne le voit. Quand je la vit mettre ses mains sur les cuisses de Sandy en lui adressant un sourire charmeur, je serrais les dents et les points. ELLE M’ENERVE !!

- Ouais, c’est bon, on a compris, tu peux partir maintenant ! Allez !
- Mais je veux rester avec Sandy moi, t’as qu’à partir si tu te sens de trop.

Je lui lançais un regard meurtrier, j’avais des envies de meurtres là, si elle dégageait pas maintenant c’est moi qui la virerais avec un coup de pied au cul ! Je grognais légèrement, énervé. Pour qui elle se prend c’te pétasse ?! J’étais là avant, c’est elle qui s’incruste sans qu’on le lui demande.

- C’est toi qui est de trop, DEGAGE PETASSE !

Je devenais agressif, il valait mieux qu’elle parte. Et vite, très vite, je me levai pour le lui faire comprendre. Il vaut qu’elle dégage de ma vue si elle tient à rester entière. Lorsqu’elle vit mon regard noir, elle commença à prendre peur. Elle décida donc qu’il vaudrai mieux obéir. Tout le monde dans le clan connais mes crises de colères, il ne vaut mieux pas en être l’objet ou ça peut faire très, très mal.

Bon, enfin débarrassé de cette blondasse de seconde zone. J’étais pourtant toujours aussi énervé. Mon regard se posa sur Sandy. Je l’attrapais brusquement par la mâchoire, l’obligeant à se lever avant que je ne l’envoi valser contre un mur. Je le plaquais contre ce dernier et lui levais le menton comme pour chercher un angle pour le frapper. Mais contrairement à ce qu’il attendait, je ne lui décollais pas une de mes célèbres droites, mais je pressais mes lèvres contre les siennes puis forçais la barrière de ses lèvres, l’obligeant à ouvrir un peu sa bouche en appuyant mes doigts sur sa mâchoire. Dans ce baiser, je faisais passer toutes mes émotions, toute ma colère.
Puis je rompais le baiser, regardant Sandy dans les yeux.

- Je te hais. »

Ou pas. Je lâchais Sandy et décollais mon corps du sien avant de me reculer. Un peu plus loin, je remarquais Haru et Jack qui me faisaient de grands signes. Ils n’avaient rien vu. Je lançais un dernier regard vers Sandy et partit rejoindre mes deux amis sans un mot.